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Cambr​ü​re

by Cambrüre

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1.
16 02:02
Je n'ai pas vendu mon âme au diable Le bougre n'était pas preneur Je cherche l'embryon de la haine universelle Celle qui circule partout dans l'air De cette ville grise Poussons vers l'ouest XVI, next Le Saint-Graal des maux La cure thermale, l'inferno À la soude et au chlore Nous attend là bas
2.
Cul-de-plomb 03:46
Elle attend quelque-chose qui ne viendra pas En spectacle la fin du monde ou un dernier coup d'éclat Mais comme le chant des fleuves arides ne tire de larmes aux plus belles fontaines Le cœur de ses amis a tari comme un oiseau collé sur un tronc vidangé de toute tentation de vivre sans bornes Et l'angoisse est-ce la bonne ? Symptôme de liberté ou d'un cœur lourd d'une ultime décision d'un dernier renversement J'attends quelque-chose qui ne viendra pas En spectacle la fin du monde Ou la mort dans un Ehpad Il faut un peu de cran pour quitter le confort de sa petite vie minable de ma petite vie minable Remets du désordre Réveille-toi Construis le récit du dernier espoir N'attends pas le Noroît Mets les voiles Et laisse-toi engloutir par l'empire des ondes Et derrière le naufrage un dernier éveil sur les grèves divines du nouveau monde
3.
Labyrinthe 02:17
Sous ces boulevards d'idées bien stables dorment les cadavres, les fantômes du passé Et s'ils te mènent vers l'ombre, suis le mouvement des larmes qui creusent sous le derme froissé et embrasse ce reste de vie qui les hantent
4.
Ce corps n'est pas désirable. Qui décide ? Qui décide ? Qui décide si ce corps est désirable ? Pas nous, non... ? Prends donc un verre de vin blanc Qui décide ? Qui décide de la couleur du vin ? Pas moi... Jamais. Je crois que ma mère est en train de s'éteindre Qui décide de la vie ? Qui décide ? Personne ?
5.
Poudre 02:32
La beauté et la jeunesse lentement s'endorment Les cœurs croqués par les affres des années se soignent au .44 C'est en voulant tout miser sur des chevaux damnés et des apparences biaisées que j'me suis paumé. Trois cent grammes d'acier pour échapper au foyer de son âme Car le feu soigne le feu pour qui possède l'envie de goûter aux caresses du vide, et d'oublier à jamais la constante torture imposée par cette inexhaustible murmure...
6.
Éteins la lumière j'en ai assez pris pour ce soir et pour toujours Encore quelques semaines et je me casse Mon printemps est définitivement loin de toi Du moins si je tiens jusque là C'est que tu en as fait des dégâts Trois tours de langue et puis s'en va S'en va me détruire la gueule Il y avait assez de mouvement dans cette triste danse Assez de vélocité pour briser les os d'un lion Et quand je mettrais enfin les voiles tu n'auras plus que tes yeux pour chialer et tes pauvres petits poings pour cogner tout ce qui ne peut riposter Et lorsque je reviendrais ce sera pour récolter ton âme L'enfermer dans une toute petite boite et la balancer dans les flammes.
7.
R.F 03:07
Apprends-moi les fondements Extirpons toute envie créatrice pour nourrir le cadavre de la vertu de steaks d'équations et de sauce grammaticale. Et les cas non-particuliers d'gamins démolis offerts au Minotaure Les poseurs de briques sans ciment aucun seront mangés par les croques rêves sifflant l'hymne, sifflant l'hymne à la joie Et au réveil Une seule rumeur Le désenchantement.
8.
Camarde 04:51
Tu veux t’asseoir à côté de moi et me demande si ça me dérange... Non, vas-y... Tu veux savoir comment je m'appelle Je ne me rappelle pas... "Moi c'est Camille, enchanté" Enchanté dit-iel Camille... Ouais enchanté. Je suis sale et mal luné la bouche imbibée d'alcool Qu'est-ce que je fous là ? "Tu viens souvent ici ?" me dit-iel Non je ne crois pas... Et c'est moche ici. Mes oreilles bourdonnent mais sa voix m'est douce Tout m'est flou sauf le mitant de ses grands yeux noirs "Tu veux monter là faut ?" me dit-iel... Ouais OK c'est où là haut ? "Là où la Terre s'arrête" me dit-iel a cheval sur un rayon lumineux... "Direction les étoiles !" Ou le vide ? "Ouais Proxima du Centaure" ou Rive Gauche la nuit ? "Ne prends rien avec toi !" m'ordonne-t-iel Ouais iel est marrant... "Tu n'auras ni chaud ni froid... Ni mal ni faim Ni manque ni tristesse ni joie Ni besoin d'pognon." On ne va Rive Gauche alors ? Non on ne va pas Rive Gauche...
9.
Branquignol 04:12
Je m'étonne toujours chaque fois que j'essaie d'être un semblant présentable je passe pour une épave J’enchaîne les clopes parce-que je ne sais quoi faire de mes putains de mains mes poumons sont sans lendemains. Je choppe un verre pour chaque connerie que je raconte Et je peux te dire qu'il y a longtemps que j'ai perdu le compte. Courage Attends ? Maintenant ! Merde... Non... Pardon C'est pas ce que j'ai voulu dire J'ai... Cru.... Désolé Chaque nuit j'essaie de raccorder mon corps à une nouvelle âme malade mais les connexions sont bancroches J'insère des phrases toutes faites dans mon lexique qui sont aussi nulles que celles qui sortent sincèrement. J'ai tout essayé et même les citations de mes plûmes préférées sonnent fausses sur ma langue guidée par ce cœur miteux
10.
Depuis que j'sais que la Terre est plate Je l'souffle à l'oreille de qui veut bien l'entendre Mes doux mots magiques glissent dans vos conduits Ma collection de vérités Lunaire sans vouloir y marcher Estampillée d'amour Oswald en robe de soirée La profondeur de mon état Les piqûres empoisonnées Polymorphisme Polymorphisme Polymorphisme Polymorphisme
11.
Fuitur 03:30
Tes yeux capturent cette masse sans existence Le troupeau futur sans chair ni sang Et dans un tourbillon d'essence il les embrase Culture croque-nature Tu soignes Il rase Toutes les intentions broyées dans un cirque un cirque bruitiste Bien sûr conventionnelles Leurs armes ne frappent que des cibles Des cibles bien choisies Choisies Tu soignes la vie Il sème la mort Tu soignes la mort Il saigne la vie
12.
Verte nuit 02:23
C'est l'infâme paradigme du vide et t'y as trop bouffé de soylent green Ta peur y est à double-tranchant Elle te donne des ailes puis les reprend Elle ne fait pas de sentiment et transforme tes pensées en poison transforme tes pensées en poison transforme nos pensées en poison
13.
Suce-vie 02:20
Chaque matin on longe la rivière vers ces foutus hangars blancs On distille ce putain de riz tout les jours depuis vingt ans en effectif réduit. Je ne compte plus les heures supp' pour sauver la maison Et dernière réunion de crise.... Tu sors tout sourire Mais tes yeux te trahissent Tu nous as vendu Pour une brouette de fric Mon bon gros pourri Tu as fait de toi un nanti Et de nous ta famille A jamais perdue dans l'infamie
14.
Tu comptes les vagues Elles frappent le rivage Est-ce leur dernier voyage ? Le notre est-il bien sage ? Enclume en sursis Quand la pression baisse la tension monte Sur ce petit nuage au milieu de nulle-part Perdu pour le moment ou perdu pour toujours ?
15.
Gris 02:59
Je roule seul contre le vent la pluie et ces matins infinis Dans chaque roue des bâtons Des yeux clairs m'épient, m'étrillent Le manque de clopes de bières d'amis, d'amants cloisonne la vie à l'insipide, au gris Et du sol aux nuages tout est engourdi Paranoïa de l'intérieur et de l'extérieur s'emmêlent Dans une même réalité Interminable sursis Du droit à l'oubli à l'obligation de présence Ultimes nœuds dans la ligne de vie Ultimes nœuds dans la ligne de vie Il est sept heures et déjà je me vois au bord de l'eau puis immergé de la tête aux pieds Pas d'prise sur le sol, pas d'vue sur la surface pas de différence entre le bas et le haut Le silence d'une épave stable et éternelle le silence d'une épave Seul, rêvant dans mon breuil, mon chat et une 'teille de Cointreau voilà ce qu'il me faut Putain pourtant je n'en demande pas trop Laissez-moi crever jeune dans vos propres certitudes Et laissez-moi vivre vieux dans mon propre cauchemar mon propre cauchemar mon propre cauchemar
16.
Masques 02:14
T'as vrai quand t'insinues qu'on a trahi On t'a appris à ouvrir la porte aux démons A décrypter leur structure décousue T'as vrai quand tu dis que l'on noie notre âme dans les remords Qu'on exprime pas ce qu'on ressent et que l'on se retrouvera seuls Comme des cons face à nous-mêmes Comme des cons en face du vide Tu sais ça fait longtemps que j'ai conscience que c'est mort On ne rattrapera pas tout ça Tout est coincé dans un coffre fort et je ne sais pas ce qu'on a foutu des clés Le Styx les a avalé

credits

released September 6, 2022

Jean-Noël GAL : batterie.
Kévin BLAIN : basse.
Tristan BADRÉ : guitare / chant.

Enregistré à DGD Music Studio (Pantin) en Juillet 2021.
Enregistrement & mix par Tristan BADRÉ.
100% ColSemCo - 100% DIY

Artwork par Eric Bricka et mosaïque d'un artisan de Pompéi mort depuis un petit moment (1er siècle avant Jean Christophe).

Merci à nos amis et familles pour leur soutien inconditionnel, et en particulier à Vicky pour les conseils, Nico pour le complément de matos, Eric pour l'artwork, Stéphane & Didier DGD pour leur extrême patience devant la nullité de nos blagues, à tous les groupes que l'on côtoie quotidiennement, et à tout ceux qui participent à la vie du ColSemCo et nous permettent d'être autonome sur la production !

Longue vie aux chansons tristes.

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Cambrüre Marseille, France

Défaillance cognitive & tristesse citadine.
Marseille / Paris,
France

Avec des membres d'Ours Blond, Mary Bell, Shit Rockets, Janet Cheeseburger, Tekitoi,...

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